Colloque sur le cohésion nationale – 29 mai 2015- Discours des intervenants

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Introduction par Alexandre MALAFAYE
Président de Synopia

La cohésion nationale, un défi pour l’État et la liberté de culte

Madame la Sénatrice Leila Aïchi, Mesdames et messieurs les parlementaires et les élus, chers membres de Synopia, chers amis.

Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes plus vifs remerciements à Monsieur Gérard Larcher, président du Sénat, qui a bien voulu accorder son haut patronage à notre colloque.
Nos remerciements vont ensuite à la sénatrice Leila Aïchi sans qui ce colloque n’aurait jamais eu lieu. Merci infiniment.
Je salue aussi et remercie chaleureusement les membres du groupe de réflexion de Synopia qui, depuis plus d’un an, travaillent sur la question du Bien vivre ensemble, et qui ont accompagné avec ardeur l’organisation de ce colloque.
Merci d’avance à tous les intervenants qui nous tiendront en haleine ce matin et éclaireront nos travaux.
Merci à nos bénévoles et aux équipes techniques du Palais du Luxembourg.
Enfin, merci à tous de votre présence et de votre mobilisation ce matin.

* * *

Nous sommes réunis dans cette grande salle du palais du Luxembourg car nous devons faire face, ensemble, à un enjeu majeur de société et de cohésion nationale. Sans les événements du mois de janvier 2015, je ne suis pas sûr que l’organisation d’un tel colloque eut été possible. Mais quelque chose a changé dans notre pays, qui permet plus qu’hier, de poser certains problèmes et de prononcer certains mots sans être immédiatement associés aux partis dits extrêmes…

La première donnée que nous devons considérer en abordant ce colloque, c’est la démographie. Une donnée clé, quels que soient les endroits du monde où nous posons notre regard. En Afrique, en Asie… En France, depuis 60 ans, sous l’effet des migrations et de la natalité, la population a déjà sensiblement évolué. Aujourd’hui, selon les sources, elle compte 6 à 7 millions de personnes de confession musulmane. Ce n’est pas rien !

Mais ce bouleversement démographique n’en est qu’à ses débuts. Notre pays va changer encore davantage au cours des 60 prochaines années. En soi, ce n’est ni bien ni mal. C’est un fait, ou pour le moins, un changement probable. Mais s’il est bien préparé, ce changement est une chance pour la France. Alors tentons notre chance !

« Faire des prévisions, c’est toujours difficile, surtout quand ça concerne l’avenir… » disait Alphonse Allais. Par chance, l’avenir et la démographie font assez bon ménage. La démographie est une science prédictive parmi les moins inexactes… Et que nous disent les chiffres ? Qu’en 2030, les français musulmans voisineront le chiffre de 10 millions. Et qu’en 2060, des démographes très sérieux, certains cités par Nicolas Tenzer dans un récent ouvrage, estiment que dans plusieurs pays d’Europe, dont la France et la Grande Bretagne, les individus « d’origine caucasienne » seront à parité en nombre avec les autres origines ethniques. À parité, c’est à dire 50 / 50.

Alors, oui ! Il me semble urgent et responsable de prendre en compte ces changements, et de mettre les principaux acteurs concernés face à leurs responsabilités !
Car la France est une grande Nation, dont les valeurs placent l’homme et la femme au centre de la Cité.
Et il n’est pas question que ça change.

Voilà pourquoi la cohésion nationale est l’affaire de tous !

Elle est d’abord l’affaire de l’État.

Mais hélas ! ses représentants politiques oublient trop souvent qu’on ne bâtit pas une Nation en divisant son Peuple, même pour des raisons électorales. Surtout pour des raisons électorales …Ces mêmes représentants choisissent trop souvent le court terme. Par facilité, ils repoussent à plus tard les dossiers sensibles, n’hésitent pas à employer des mots forts et à faire de grandes annonces. Mais la plupart du temps, la montagne accouche d’une souris, les espoirs sont trahis et les frustrations s’accumulent, en même temps que les difficultés.

Mais la cohésion nationale est aussi l’affaire des principales communautés qui, qu’on les reconnaissent ou non, forment la France.
Je reviendrai à cette question des communautés.

Aujourd’hui, et c’est ce que nous disent les démographes, les français musulmans se trouvent, comme l’État, en première ligne. Sans doute parce qu’ils forment la famille des (je mets des guillemets) « nouveaux venus ». Même si certains sont présents sur le territoire hexagonal depuis trois, quatre ou cinq générations, ils n’ont, de fait, pas (je mets des guillemets) la même « antériorité », ni la même histoire, la même culture ou la même religion, que la majorité des « accueillants ».

Cette nouvelle réalité crée des droits et devoirs pour chacun.

Le devoir de l’État est prendre la mesure des mutations qui sont à l’œuvre et de s’adapter afin de garantir l’égalité pour tous. Égalité de droit. Egalite devant la Loi et Justice.
Quelque soit sa confession ou son « antériorité », le devoir du citoyen est respecter les règles du pays : règles de vie, règles de comportement. Sans quoi, comment pouvons-nous espérer bien vivre ensemble ?
Cette nouvelle réalité devrait nous amener à nous interroger sans tabou sur le sens et la portée du mot communauté.

Certes, la Constitution précise que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
Elle précise également que la France « respecte toutes les croyances. » L’idée de communauté est clairement absente de cet article.
Mais nous pourrions nous souvenir que les Pères de la Constitution de 1958 avaient disposé, en l’article 1 du texte d’alors, qui fut révisé en 1995, que « La République et les peuples des territoires d’outre-mer qui, par un acte de libre détermination, adoptent la présente Constitution, instituent une Communauté. La Communauté est fondée sur l’égalité et la solidarité des peuples qui la composent. »
Il est intéressant de noter cette reconnaissance juridique des peuples qui composaient alors la communauté nationale. Ce n’était que pragmatisme… C’est bien le pragmatisme.

Par ailleurs, les medias qui fustigent l’idée de communautés au sein de la Nation ne cessent de parler des communautés, sur Facebook, sur twitter. Encore un paradoxe bien français…

Pour ma part, je n’ai pas peur des mots, ni de l’Histoire. J’ai peur des dérives. Qu’elles soient communautaires, identitaires, religieuses ou encore sectaires.
Et j’ai peur de la récupération politicienne, des clientélismes électoraux et de toutes ces formes de confiscation du débat, au nom de la bien-pensance et de principes soi-disant républicains. Le tout fabrique l’inaction publique, entretient les rancœurs et les haines.
Ce redoutable cocktail, un tiers de dérives, un tiers d’inaction et un tiers de haines, saupoudré d’un gros zest de cynisme politique, porte en lui un germe de guerre civile ! Ou, à tous le moins, de graves et durables fractures de notre tissu social et national.

* * *

Pour éviter cela, nous devons parvenir à vivre ensemble. Mais la cohabitation n’est pas notre ambition. Nous ne nous satisferons pas d’un quelconque statu quo sur fond de résignation ou de constat d’échec du modèle d’intégration à la française.

Notre ambition est de bien vivre ensemble !

Ce qui suppose de trouver un chemin nouveau. Débattre et dialoguer ne suffiront pas. Les bons sentiments non plus. Il faut une volonté farouche.

Il nous faut regarder les réalités en face, toutes les réalités, en étant responsables, courageux et soucieux de l’avenir que nous nous préparons ensemble. En faisant preuve d’ouverture d’esprit, en saisissant toutes les opportunités qui nous permettront d’avancer, en regardant loin devant et en pensant à nos enfants, à nos petits enfants.

Le moment est venu d’agir. Vite !
Par la Loi.
Et par l’engagement de chacun.
L’intégration ne va pas de soi, nous pouvons maintenant en être persuadés, et des forces redoutables sont à l’œuvre, qui exploitent notre désunion et nos faiblesses.

* * *

Ce matin, nous sommes donc réunis pour travailler sur ce thème essentiel de la cohésion nationale, et approfondir les nombreuses questions qu’il suscite. Nous vous proposons deux tables rondes, qui, compte tenu de la qualité des intervenants, permettront de bien poser les problèmes et de formuler des propositions concrètes, susceptibles d’être mises en œuvre de façon consensuelle, raisonnable et raisonnée.

La première, présidée par l’Ambassadeur Jean d’Amécourt est intitulée : Islam, quelle place dans la République ?

La seconde, que j’animerai, se penchera sur l’Islam et la loi de 1905.

Les problèmes sont difficiles, les questions particulièrement sensible, mais nous n’avons pas peur. Comme le disait le cardinal de Richelieu, l’art de la politique, ce n’est pas de faire ce qui est possible, mais de rendre possible ce qui est nécessaire.

Bon colloque à tous !

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*

*       *

Intervention de Nasser ZAMMIT, écrivain et essayiste

Mesdames et Messieurs bonjour,

Tout d’abord, je voudrais remercier les organisateurs d’avoir pris l’initiative de ce colloque parce qu’il nous permet d’évoquer un sujet hautement sensible…

Au lendemain des événements tragiques de janvier 2015, la France a été confrontée à l’un des plus grands défis, depuis des décennies : sa cohésion nationale.

1/ Je voudrais d’abord revenir sur l’émotion qui a saisi la France après les événements de janvier dernier, nous avons assisté à une triple réaction : une réaction d’horreur immédiatement suivie d’une manifestation de solidarité, mais également d’une stigmatisation marquée des musulmans de ce pays.

Après ces événements, ce que j’appellerai la parole toxique et les actes islamophobes se sont amplifiés, visant des citoyens français. Provoquant artificiellement un débat sur l’identité, qui a eu pour conséquence de faire des enfants de la diversité des boucs émissaires de tous les malaises de la République. Cet acte terroriste est plus qu’un crime : c’est un événement politique, non pas parce qu’il est l’attentat le plus meurtrier commis en France depuis 1961 ou parce qu’il touche à la liberté d’expression et à celle de la presse, mais parce qu’il transforme un débat intellectuel en question quasi existentielle : s’interroger sur le lien entre islam et la violence conduit à s’interroger sur la place des musulmans en France.

C’est une question importante parce qu’elle porte sur la cohésion de la société française, qu’on la perçoive comme menacée par une présence musulmane croissante (et c’est désormais l’opinion dominante) ou plus encore menacée par une islamophobie exacerbée par le terrorisme de quelques-uns. Le risque majeur serait alors celui d’une ostracisation croissante des musulmans de France et d’Europe.

2/ Second point important à souligner, c’est que les Français de confessions musulmanes ont souvent été accusés d’avoir insuffisamment dénoncé la violence et le terrorisme, comme s’ils en étaient directement responsables. Il faut arrêter de confondre l’islam avec les dérives extrêmes commises par des fanatiques qui ne représentent pas les valeurs universelles de cette religion. Les Français musulmans se sentent agressés par des propos véhiculant en permanence l’idée que les musulmans doivent se désolidariser des terroristes, ou s’excuser des actes que ces derniers commettent et avec lesquels les musulmans n’ont rien à voir.
Je veux juste rappeler ici que les premières victimes du terrorisme, à travers le monde, sont d’abord les musulmans eux-mêmes.

D’autre part, certains imputent à la population musulmane une communautarisation qu’on lui reproche ensuite de ne pas exhiber. Certains ne cessent de parler de cette fameuse communauté musulmane, soit pour dénoncer son refus de vraiment s’intégrer, soit pour la stigmatiser. Ces deux pensées opposées sont fondées en fait sur le même fantasme d’une communauté, qui serait la cinquième colonne d’un ennemi imaginaire. Admettre qu’il n’y a pas d’ennemi de l’intérieur, mais une population de français de confession musulmane, qui aspire à être respectée et à vivre en paix.

Ce simple constat serait déjà un bon antidote contre l’hystérie présente et à venir.

On reproche aux musulmans d’être communautarisés, mais on leur demande de réagir contre le terrorisme en tant que communauté. C’est ce qu’on appelle la double contrainte : soyez ce que je vous demande de ne pas être. Et la réponse à une contrainte ne peut être qu’inaudible.
Cette absurdité entretient la discorde. Les Français musulmans forment donc la seule communauté dont on exige qu’elle se plie à deux injonctions contradictoires.

3/ Je pense également que certains débats n’ont pas facilité les choses. Je pense en premier lieu, à celui sur l’identité nationale. La notion d’identité nationale ne saurait avoir de validité scientifique. Elle est une construction sociale imaginaire qui, sous couvert d’unité, tend à renforcer les divisions, les discriminations et les inégalités…

Un État qui se veut démocratique ne saurait édicter l’identité d’une nation, que ce soit en termes ethnique, culturel, moral ou encore idéologique.

En second lieu, je pense aussi au débat sur la question du voile.
Et enfin, celui sur le fichage d’enfants musulmans dans les écoles de Béziers, à partir du nom et du prénom. Le maire de Béziers, Robert MENARD, en faisant cela, nous a rappelé les heures les plus sombres de l’histoire de ce pays.

Ainsi après les critères de détections des signes de radicalisation, les débats politiciens sur les repas de substitution, l’interdiction du voile à l’université ou dans les crèches privées ont confirmé l’idée que les événements de janvier n’avaient rien changé à la vie des musulmans de ce pays.

La laïcité est toujours instrumentalisée pour mettre de côté les musulmans de confession et de culture. Et les discriminations dont ils sont l’objet sont noyées au milieu des controverses.

A cause de la crispation sur l’islam, après avoir été catalogués comme « enfants issus de l’immigration », puis « issus de la diversité » ou encore plus hypocritement « issus des banlieues », les Français de parents post-coloniaux ont disparu sous le vocable de « musulmans », quand bien même cette identité ne signifie rien pour eux.
Bien évidemment, beaucoup se sont sentis pris en otage, coincés entre ce qu’ils vivent comme suspicion généralisée et le sentiment d’être étrangers aux phénomènes de radicalisation.

Associer délibérément la violence à une religion, comme beaucoup l’ont fait ces dernières années, c’est aussi en stigmatiser les croyants. Je pense qu’il est dangereux d’assimiler l’islam, à une communauté violente et monolithique et la société française crée elle-même un désert en opposant la laïcité à la radicalisation.

Cette stigmatisation permanente des musulmans dans laquelle la France s’enfonce, détruit peu à peu ce consensus national basé sur quatre principes fondamentaux : la liberté, la tolérance, la laïcité et la citoyenneté. De plus cela ouvre de dangereuses brèches qui sont potentiellement destructrices pour la paix, l’unité et la cohésion nationale de ce pays.

Alors, derrière toutes ces problématiques et ces oppositions, je crois qu’il faut quand même s’arrêter sur plusieurs questions fondamentales:

  • Dans quels contextes national et international sommes nous ?
  • Si les faits démentent la thèse de la radicalisation de la population musulmane, pourquoi sont-ils inaudibles ?
  • Pourquoi s’interroge-t-on autant sur la place d’une religion dans la République ?
  • Et sur ce dernier point, pourquoi la question de la prétendue incompatibilité de l’islam avec la laïcité, apparaît encore une fois au premier plan.

Le défi intellectuel soulevé par les attentats est immense. Mais les terroristes, qui ont agi au nom de l’islam, sont-ils le produit du radicalisme religieux, de l’islamophobie, de crises sociales, familiales, ou du contexte international ?

Mais quelle que soit la réponse à ces questions c’est avant tout un échec de notre société. Aujourd’hui chacun se renvoie la balle, ce qui rend difficile la compréhension du phénomène, et laisse un boulevard à ceux qui voudraient lui appliquer une grille de lecture exclusivement religieuse.

4/ Nous devons prendre de la hauteur et regarder autour de nous. Nous vivons, aujourd’hui, dans un monde globalisé ou, de toute façon, tous les acteurs du changement sont interdépendants, où tout est lié, et le malheur des uns ne fera jamais le bonheur des autres.

Dans les faits, l’ensemble de la population de notre planète est désormais rythmé par une inévitable communauté de destins. Mais derrière ces questions, il y a deux facteurs fondamentaux.

Le premier facteur, c’est que là, où il y a un conflit aujourd’hui, il suffit de regarder les cartes, c’est aussi là, où il y a les niveaux les plus faibles d’indices de développement humain.

La corrélation est de 100%. Regarder la carte des IDH et celle des conflits, regardez cette bande qui va de la Mauritanie à la corne de l’Afrique et du Yémen. Ce sont les lieux, les espaces où les IDH sont les plus faibles. Il y a sûrement quelque chose à faire derrière cette vraie problématique.

Le second facteur, c’est qu’il y a aussi un énorme déficit du politique. Ce qui est le dénominateur commun de tous ces conflits sociétaux, c’est la défaillance et la panne du politique. L’absence de réinvention du politique, c’est-à-dire le politique remplacé par la compromission, par le clientélisme, par les accommodements, par les rafistolages, c’est l’anti-politique par excellence.

Ce dont nos sociétés ont besoin, ce n’est pas de rafistolage laissé à la discrétion de dirigeants qui se succèdent. Cette société a besoin d’inventer et de réinventer son politique.

Pour reprendre le propos d’Emmanuel Todd, (dans son dernier livre) « Qui est Charlie » : L’urgence pour la société française, ce n’est pas une réflexion sur l’islam mais une analyse de son blocage global.

5/ Conclusion

Même si les musulmans de France n’ont jamais rien demandé, même si la plupart d’entre eux sont laïcs, que la majorité d’entre eux a montré sa grande capacité à coexister avec toutes les autres composantes de la société, on continue à mettre en avant un discours ambiant, qui ne leur laisse, bien souvent, que le choix entre extrémisme et «islam modéré», alors ils prennent le second, faute de mieux, ou se révoltent en flirtant avec le premier.

On ne parle pas de catholique modéré, ni de protestant modéré, ni de bouddhiste ou de juif modéré.

Finalement le « musulman modéré » c’est la version contemporaine du « bon musulman ».

Nous en sommes à nous poser des questions essentielles pour la survie de la République, de la démocratie et de la laïcité réunies, des questions basées sur la longueur de la jupe des collégiennes ou du port du foulard.

Mais nous passons à côté des vrais enjeux de notre société. Nous oublions l’état réel de l’évolution sociale et économique d’un pays sinistré, ce qui a pour effet d’occulter les problèmes économiques et les sentiments d’injustice.

Ce qui est à craindre aujourd’hui, c’est le risque d’emballement. L’image de la laïcité à la française est en train de changer. Longtemps perçue comme un modèle accueillant, elle apparaît dorénavant comme hostile. On peut craindre que cela n’entraîne une hypertrophie des conflits d’identité et la généralisation du soupçon parce qu’insensiblement toute personne de confession musulmane devient suspecte.

Et les responsables de la communauté musulmane doivent aussi se remettre en cause.

Paradoxalement, sur les 6 à 7 millions de Français musulmans, moins d’une dizaine sont parlementaires. Cette situation soulève des questions intellectuelles, philosophiques, institutionnelles, juridiques et politiques pour lesquelles la société française dans son ensemble se doit d’apporter des réponses adaptées et pertinentes.

Et la question légitime qu’il faut se poser sur ce point, c’est où sont donc passés les idéaux républicains. ?

La nation française s’est construite sur la base de vagues successives d’immigration et d’adhésion à un certain nombre de valeurs permettant de dépasser les différences d’origines.

Dans 30 ans il n’y aura plus personnes pour payer nos retraites. Voilà un signe de notre déclin, 3 français sur 4 viennent de l’immigration.

Alors n’en déplaise à tous les Cassandre, la France, a plus de chances de réussir, que d’autres pays occidentaux. Non seulement sa population musulmane est la plus importante d’Europe, mais la plus grande partie de cette population est parfaitement assimilée alors qu’elle est beaucoup plus radicalisée ailleurs sur le continent, en Grande-Bretagne ou en Espagne par exemple.

La nation française est aujourd’hui la plus métissée d’Europe, une chance dans un continent menacé de déclin à cause du vieillissement démographique.

C’est donc à la France de saisir cette chance. Vive la France.

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Pour accéder au site de Nasser Zammit : cliquez ici.

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Intervention de Moussa KHEDIMILLAH, sociologue

Thème : Fonction et dysfonctions du pacte laïc : vers la refonte ?

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One thought on “Colloque sur le cohésion nationale – 29 mai 2015- Discours des intervenants

  • 31 mai 2015 at 22 h 08 min
    Permalink

    Bonsoir,

    Bientôt, il faudra s’excuser d’être musulman ou alors souhaiter une Saint-Barthélemy pour intégrer la République.

    J’ai assisté au colloque et j’ai apprécié la qualité des intervenants.

    je retiens pour ma part que l’on peut être à la fois intégré et étranger mais il est vrai que dans notre pays on est plus à une contradiction. On est le pays des droits de l’homme mais aussi le pays le plus conservateur et l’égalité n’est pas la valeur la plus défendue dans notre maison commune. Notre génération n’a pas à baisser la tête ni à raser les murs, on nous parle de devoir alors que nos droits sont bafoués au quotidien. La lutte est donc permanente pour notre reconnaissance dans la place de la République, c’est donc d’une certaine façon un djihad qu’il faut mener.

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