Coup de gueule de collectif 3DSR : « Débats présidentiels: un gâchis démocratique qui consolide l’abstention »

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Le collectif « Trois débats sinon rien » remonte au créneau. Dans une lettre-manifeste, celui qui avait interpellé le CSA pour qu’il favorise la tenue de plusieurs débats entre les candidats à la présidentielle, estime que « les enjeux commerciaux ont pris le dessus ». A la veille du débat qui opposera les onze candidats à l’Elysée sur BFM TV et CNews, nous publions en exclusivité leur « coup de gueule ».

« Fort du grand succès d’audience des primaires de la droite et du centre, notre collectif a interpellé le CSA début janvier 2017 afin qu’il favorise l’instauration d’un cadre de principes souples et clairs permettant aux chaînes de télévision d’organiser deux séries de trois débats, à la télévision et à la radio lors de la prochaine élection présidentielle: trois débats avec l’ensemble des candidats avant le premier tour, trois débats entre les deux tours opposant les deux finalistes. Face à la diversité et de la densité des sujets, notre collectif expliquait que de tels débats étaient nécessaires pour permettre à l’ensemble des candidats de disposer d’un temps suffisant pour s’exprimer et confronter leurs idées et aux concitoyens de se faire une opinion la plus précise possible.

Un moment, nous avons cru que le bons sens allait l’emporter. Des informations ont circulé, laissant penser que TF1 et France 2étaient parvenus à un accord pour la co-organisation d’un premier débat, avec une dizaine de candidats. Et puis patatras! Les enjeux commerciaux ont pris le dessus et les  » grands candidats « , en acceptant l’exclusion sur TF1 le 20 mars des petits, ont cédé à la tentation de la facilité.

Le choix des deux groupes les plus puissants d’organiser un débat sur TF1 réunissant les candidats crédités d’au moins 10% dans les sondages ; un autre débat organisé par France Télévisions réunissant tous les candidats déclarés, alerta notre collectif. Nous rappelions dans une seconde saisine du CSA:  » Le format retenu à ce jour par TF1 nous semble très contestable. TF1 instaure une discrimination à la diffusion basée sur des sondages dont on ne cesse de dire, après chaque élection, qu’ils ne représentent pas la réalité. TF1 semble considérer qu’elle est dans son droit en considération de la loi n° 2016-506 du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle et des recommandations du CSA (notamment N°2016-2).

Quelques jours après, France 2 annonçait son débat pour le jeudi 20 avril, à trois jours du premier tour, cette fois avec tous les candidats qualifiés par le Conseil constitutionnel. Rejoint rapidement par les chaînes d’information en continue, un troisième débat aura lieu le 4 avril, avec tous les candidats qualifiés. Mais, compte tenu du format et du temps court, la chaîne est contrainte de limiter le débat à quelques questions. Survol garanti. De nouveau patatras! Depuis quelques jours, le pire nous est promis. Pour de fausses bonnes raisons, Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il se retirait du débat de France 2. Dans son sillage, François Fillon et Emmanuel Macron auraient fait savoir qu’ils hésitaient à leur tour. Quel affligeant spectacle pour notre démocratie de voir les débats télévisés pris en otage par les chaînes et l’intérêt de leurs actionnaires, et par les candidats pour de bas de calculs électoralistes!

Les débats tels qu’annoncés par France 2 et TF1, auraient été un  » mieux que rien « . Car les Français ont besoin d’écouter tous les candidats. De leurs côté, les  » grands candidats  » doivent absolument entendre ce que disent ces  » petits candidats « , bien plus proches des Français qu’eux. Nous étions fondés à penser que ce premier débat avec tous les candidats – une grande première! – aurait été utile et aurait permis tout de même de fixer quelques idées. Surtout, ce débat aurait donné à France 2 l’occasion de mieux préparer le sien, en conservant ce qui avait fonctionné, et en affinant les thématiques. Nous avions bien raison d’inciter le CSA à s’en mêler. Malheureusement, du fait de normes juridiques l’empêchant d’agir, celui-ci n’a pu qu’offrir ses conseils si les parties prenantes les demandaient. Dans ces conditions, on peut raisonnablement soutenir que notre démocratie élective a raté un rendez-vous historique.

Notre collectif s’insurge devant tant de gâchis! De quel droit Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron décideraient seuls de priver les Français d’un débat opposant tous les candidats? Encore une fois, les donneurs de leçons sont les premiers à ne pas se les appliquer. De quel droit décide-ton de frustrer les Français en esquivant l’un des rares moments censés permettre aux électeurs de se faire une idée d’ensemble? Encore une fois, notre classe politique démontre qu’elle vit toujours au XXe siècle. Elle portera seule l’entière responsabilité de l’abstention massive annoncée. Désormais, les Français y voient clair dans ces petits jeux électoraux pratiqués entre soi. Si le vote blanc avait la faculté de faire invalider l’élection présidentielle, 40% des Français l’utiliseraient, et Monsieur Mélenchon perdrait près de 50% de son électorat !

Les Français en tireront les leçons qui s’imposent, et notamment celle-ci : si les candidats ne sont pas capables de débattre entre eux, devant leurs électeurs, à l’évidence, ils ne seront pas à la hauteur face à Vladimir Poutine, à Donald Trump ou à Xi Jinping ».

Par Alexandre Malafaye, Président de Synopia, co-fondateur du collectif  » Trois débats sinon rien  » et Jacky Isabello, co-fondateur de Coriolink, co-fondateur du collectif  » Trois débats sinon rien «   

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